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Accident médicaux

la faute médicale, l’aléa thérapeutique et la responsabilité sans faute ​

En cas de dommage causé par un acte médical, il est crucial de distinguer les différentes situations juridiques. Toutes les erreurs médicales ne sont pas fautives, et toutes les fautes ne sont pas forcément indemnisables de la même façon. Trois notions clés doivent être bien comprises : la faute médicale, l’aléa thérapeutique et la responsabilité sans faute en matière notamment d’infection nosocomiale.

La faute médicale : une erreur engageant la responsabilité

La faute médicale suppose qu’un professionnel de santé n’a pas respecté les règles de l’art, les obligations légales ou son devoir de prudence.

Exemples :

  • Une opération réalisée sur le mauvais organe,
  • Une erreur de dosage médicamenteux,
  • L’absence de surveillance après une anesthésie.

Conséquence : le praticien ou l’établissement peut être condamné à indemniser la victime si un lien de causalité est prouvé entre la faute et le dommage.

L’aléa thérapeutique : un risque sans faute

L’aléa thérapeutique désigne un accident imprévisible survenu malgré une prise en charge conforme aux bonnes pratiques.

Exemples :

  • Une réaction allergique rare à un médicament prescrit correctement,
  • Une complication chirurgicale exceptionnelle.

Conséquence : la responsabilité du professionnel n’est pas engagée, mais la victime peut être indemnisée par l’ONIAM (Office National d’Indemnisation des Accidents Médicaux), si le dommage est anormalement grave (ex. : incapacité permanente, hospitalisation prolongée…).

La responsabilité sans faute : un principe protecteur

La responsabilité sans faute s’applique dans certains cas particuliers où aucune erreur n’est prouvée, mais où la loi impose malgré tout une indemnisation.

Exemples :

  • Infection nosocomiale contractée à l’hôpital, même sans négligence, Ces infections dites nosocomiales, c’est-à-dire acquises lors d’un séjour dans un établissement de santé, ouvrent droit à indemnisation dans de nombreuses situations. Encore faut-il bien connaître les mécanismes en jeu.
  • Dommage causé par un produit de santé défectueux (ex. : prothèse),
  • Accidents médicaux causant un dommage grave et répondant à des critères de gravité (aléa thérapeutique indemnisable).

Conséquence : l’indemnisation repose ici sur un principe de solidarité nationale, sans mise en cause personnelle du professionnel.

Conclusion : Comprendre la nature du dommage médical subi est essentiel pour choisir la bonne voie d’indemnisation. Même sans faute, une indemnisation est parfois possible, grâce aux mécanismes de solidarité mis en place par la loi.

L’offre d’indemnisation

Quelles voies d’indemnisation ?

En cas de faute médicale avérée

  • Le patient peut saisir la Commission de conciliation et d’indemnisation (CCI),
  • Ou intenter une action en justice (tribunal judiciaire ou administratif selon le statut de l’établissement),
  • L’indemnisation est alors prise en charge par l’assureur du professionnel ou de l’établissement.

 

En cas d’aléa thérapeutique

  • La CCI peut être saisie,
  • Si le dommage est grave et anormal (ex. : invalidité ≥ 24 %, ITT ≥ 6 mois), la réparation est assurée par l’ONIAM.

En cas d’erreur sans assurance ou d’infection nosocomiale grave

  • L’ONIAM peut également intervenir en substitution.

 

Quels préjudices peuvent être indemnisés ?

Comme pour tout dommage corporel, l’indemnisation couvre l’ensemble des postes de préjudices et notamment :

  • Le déficit fonctionnel temporaire ou permanent,
  • Les souffrances physiques et morales,
  • Les frais de santé, l’adaptation de l’habitat et du véhicule,
  • La perte de revenus ou de chance professionnelle, l’incidence professionnelle, les pertes de droit à retraite,
  • L’assistance par tierce personne,
  • Les préjudices esthétiques, d’agrément, ou sexuels, etc…

 

Qui peut être indemnisé ?

La victime directe naturellement mais aussi lorsqu’une personne est gravement blessée ou décède à la suite d’un accident de la route ou d’une erreur médicale, ses proches peuvent aussi en subir les conséquences. La justice reconnaît ces souffrances et permet aux proches (famille, conjoint, enfants, etc.) d’être indemnisés pour leur propre préjudice.

On distingue deux situations :

  • En cas de décès de la victime, les ayants droit peuvent être indemnisés.
  • En cas de survie avec séquelles, les proches impliqués dans l’accompagnement quotidien peuvent aussi prétendre à réparation.

 

Les personnes concernées peuvent être :

  • Le conjoint, le concubin ou le partenaire de PACS,
  • Les enfants, parents, frères et sœurs,
  • D’autres personnes justifiant d’un lien affectif stable et réel (amis proches, beaux-parents…).

 

Quels types de préjudices sont indemnisables ?

 

Préjudice d’affection

  • C’est la douleur morale liée au décès ou à l’état grave de la victime.
  • Il peut être très élevé en cas de décès d’un enfant, d’un conjoint ou d’un parent.
  • Les montants varient selon le lien de proximité et la gravité du dommage.

 

Préjudice d’accompagnement

  • Il concerne les proches ayant accompagné la victime dans sa souffrance avant sa mort.
  • Exemple : veiller un proche hospitalisé dans un état critique pendant plusieurs semaines.

 

Préjudices économiques

  • Perte de revenus pour le ménage (si la victime contribuait financièrement),
  • Charges supplémentaires : aide à domicile, frais d’hébergement temporaire, frais de transport, etc.

 

Préjudices exceptionnels

  • En cas de choc psychologique grave (ex. : témoin direct d’un accident impliquant un proche), • Ce type de préjudice peut justifier une indemnisation autonome du trouble psychique (diagnostic psychiatrique requis).

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Maître Vincent RAFFIN, Avocat Associé au sein du cabinet BRG Avocats [Nantes-Paris], et responsable du Département droit médical et dommages corporels, vous conseille, vous assiste et vous accompagne avec son équipe de collaborateurs et de médecins-conseils sur toute la France, en métropole comme en outre-mer.

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