La question de la recevabilitĂ© des actions en justice intentĂ©es par les syndics de copropriĂ©tĂ© « était » un sujet clĂ© en droit immobilier. La rĂ©forme de 2019 avait permis de purger le contentieux. Cependant, une dĂ©cision rĂ©cente du Conseil d’État (CE 9 avr. 2025, n° 492236) nous donne l’occasion de revenir sur ce que prĂ©voit la loi en la matière.
Le rôle crucial de l’autorisation de l’assemblée générale 🤝
Pour intenter une action en justice au nom du syndicat des copropriĂ©taires, le syndic doit impĂ©rativement obtenir une autorisation prĂ©alable de l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale (AG) (articles 15 et 18 de la loi de 1965 et article 55 du dĂ©cret de 1967).
Cependant, certaines situations spécifiques (recouvrement de créances 💰, mesures conservatoires, actions en défense 🛡️, etc.) dérogent à cette exigence pour faciliter la gestion et la réactivité du syndic. Dans tous les cas, le syndic doit rendre compte de ses actions lors de la prochaine AG. 📝
L’apport fondamental de la rĂ©forme de 2019 đź’ˇ
Avant la rĂ©forme de 2019, le dĂ©faut d’autorisation du syndic Ă©tait considĂ©rĂ© comme une irrĂ©gularitĂ© de fond, pouvant ĂŞtre soulevĂ©e par n’importe quelle partie adverse pour invalider la procĂ©dure. Cette situation crĂ©ait souvent des « fins de non-recevoir » utilisĂ©es par les tiers (constructeurs, assureurs) pour retarder ⏳, voire faire Ă©chouer les actions du syndicat, mĂŞme si l’absence d’autorisation relevait d’un simple vice de forme ou d’un oubli.
L’article 55 du dĂ©cret de 1967 (dĂ©cret du 27 juin 2019) a Ă©tĂ© modifiĂ© de sorte que : « Seuls les copropriĂ©taires peuvent se prĂ©valoir de l’absence d’autorisation du syndic Ă agir en justice. » 🎯
La dĂ©cision du Conseil d’État : une application concrète âś…
Dans l’affaire qui a menĂ© Ă la dĂ©cision du 9 avril 2025, un syndicat de copropriĂ©taires contestait un permis de construire. Le tribunal administratif avait jugĂ© l’action irrecevable en soulevant d’office le dĂ©faut d’autorisation du syndic par l’AG.
Le Conseil d’État a cassĂ© cette dĂ©cision, estimant que le tribunal avait commis une erreur de droit. En effet, puisque la contestation portait sur un arrĂŞtĂ© de 2022 (donc après l’entrĂ©e en vigueur de la rĂ©forme), seuls les copropriĂ©taires auraient pu soulever ce moyen. Un juge ou un tiers Ă la copropriĂ©tĂ© n’a plus cette facultĂ©. đźš«
Reste que le défaut d’autorisation du syndic pourrait engager sa responsabilité vis-à -vis des copropriétaires… 🤔